Tout a commencé ici

Ce qui a inspiré la collection Soupirs

Tout a commencé avec la Forme 01. C’est elle que j’ai fait en premier et qui a mené à toutes celles qu’on retrouve dans la collection Soupirs. J’avais besoin d’essayer ce jeu de courbes et de creux dans un format un peu plus grand d’abord. (C’est la forme sur la photo de gauche ci-dessous.)

Une sculpture réalisée d’abord en cire en laissant parler la matière avec et malgré mes intentions et mes envies premières. Elles se sont perdues quelque part dans le processus mais leurs essences demeurent…

Je murie longtemps les idées avant d’essayer de les mettre en application. Je collectionne des images et des références pendant des mois avant de m’installer pour sculpter. Mais quand je commence, c’est la cire qui parle.

Comme vous le savez peut-être déjà, ma technique préférée est la cire perdue parce qu’elle permet de créer des bijoux avec des formes beaucoup plus organiques et arrondies. Et parfois, même si j’ai une idée très claire de ce que je veux faire, ce n’est pas ce que j’obtiens. Parce que je trouve autre chose qui dans l’instant me parle plus, retient mon attention et me commande (oui, oui!) de prendre une autre direction.

C’est avec cette ouverture et cette grande place accordée à ce qui est là qu’est née la collection Soupirs. Cette façon de travailler me vient de la danse, où on travaille beaucoup avec l’improvisation et où on accueille avec enthousiasme les surprises et les imprévus.

Parmi les images amassées, il y a entre autres les magnifiques sculptures de Barbara Hepworth, Valentine Schlegel, Hermine Bourdin, Simone Bodmer-Turner et Hanna Englund. Des pionnières comme des artistes contemporaines clairement influencées par les deux premières. L’élégance sensuelle de leurs œuvres est puissante. Je trouve absolument fascinantes leurs formes en rondeurs, creux et souplesse. C’est avec ces images en tête et mon désir habituel de fluidité et de mouvement que j’ai travaillé, en tentant de loin et sans prétention de faire écho à leur démarche.

Comme certains bijoux de la collection Esquive ont déjà des ouvertures en leur centre, je voulais ici explorer les creux et les renfoncements sans faire de trous. Ouvrir à peine des espaces comme on entrebâille une porte. Des petits détours et relâchements comme autant de bouffées d’air.

* La technique de la cire perdue c’est quoi? On sculpte d’abord une forme dans la cire avant de la couler en métal. La technique se nomme comme ça parce qu’au moment de la fonte, le modèle en cire fond et « disparait » sous la chaleur du métal liquide qui vient prendre sa place. Pour pouvoir reproduire les pièces (on ne sculpte pas chaque bijou un à un), on fait des moules à partir desquels on tire des nouvelles cires qui serviront à couler les formes en laiton, en argent sterling ou en or massif.

En haut à gauche, Forme 01, que je n’ai pas complètement polie. J’aime les aspérités sur certaines des surfaces.
En haut à droite, des œuvres de Barbara Hepworth et Hermine Bourdin.

Et bas à gauche, des œuvres de Hanna Englund, Simone Bodmer-Turner, Malene Knudsen et Valentine Schlegel.
En bas à droite, des œuvres de Valentine Schlegel et Hermine Bourdin.

 

publié le 23 nov. 2023

Karine Denault